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Table des matières
Le zèbre
Origine de l'appellation "zèbre"
Le terme “zèbre” a été introduit par Jeanne Siaud-Facchin dans son ouvrage Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué. Il désigne aussi bien les enfants surdoués que les adultes surdoués. Extraits des pages 20 à 23 de l'ouvrage :
Début de citation
La grande question : comment les appeler ?
Ce n'est vraiment pas une question subsidiaire. Elle est centrale à plus d'un titre. Chaque dénomination contient un implicite qui renvoie à une représentation partielle, erronée et en tous les cas insatisfaisante.
- Intellectuellement précoce parle d'avance de développement dans l'enfance, ce qui ne traduit ni la réalité – ces enfants-là ne montrent pas tous une avance de développement – ni la spécificité – ce n'est pas le faite qu'il puisse être « en avance » qui fait la différence de fonctionnement. […]
- Surdoué ? D'emblée on entend quelqu'un de plus doué que, mais aussi don de naissance. Et qui suppose que l'on soit effectivement doué en quelque chose, sinon comment se reconnaître dans ce terme ? Difficile pour un parent d'entendre que son enfant est surdoué alors que rien ne va plus à l'école ou à la maison. […]
Et pour l'adulte ? Comment peut-on se penser surdoué alors que l'on voit sa vie comme une succession d'échecs et de souffrances ? Ou seulement tellement vide. […]
Surdoué est néanmoins le nom le plus ancien dans la tradition française, celui qui exprime une particularité intrinsèque de la personnalité. Par défaut, je le trouve plus adapté que les autres.
- Actuellement, la mode est aux HP, pour haut potentiel, ou HQI, pour haut QI, comme si le sigle pouvait gommer ce qui dérange, ce qui fait trop…
Avec HP, guette un nouvel écueil : avoir un potentiel élevé suppose que l'on se doit d'en faire quelque chose de grand, de réussi. Sinon on le « gâche » ? La culpabilité rôde…
Ces « drôles de zèbres »...
Je continuerai donc à préférer le zèbre, cette terminologie que j'ai choisie pour se dégager des représentations pesantes. Le zèbre, cet animal différent, cet équidé qui est le seul que l'homme ne peut pas apprivoiser, qui se distingue nettement des autres dans la savane tout en utilisant ses rayures pour se dissimuler, qui a un besoin des autres pour vivre et prend un soin très important de ses petits, qui est tellement différent tout en étant pareil. Et puis, comme nos empreintes digitales, les rayures des zèbres sont uniques et leur permettent de se reconnaître entre eux. Chaque zèbre est différent. Je continuerai alors à dire et répéter que ces « drôles de zèbres » ont besoin de toute notre attention pour vivre en harmonie dans ce monde exigeant. Je continuerai à défendre tous ces gens « rayés » comme si ces zébrures évoquaient aussi les coups de griffe que la vie peut leur donner. Je continuerai à leur expliquer que leurs rayures sont aussi de formidables particularités qui peuvent les sauver d'un grand nombre de pièges et de dangers. Qu'elles sont magnifiques et qu'ils peuvent en être fiers. Sereinement.
A Cogito'Z, nous avons pris pour habitude d'apposer un tampon représentant un dessin de zèbre sur les dossiers de nos patients surdoués. Cela nous permet de sortir de ce problème de dénomination. Nos dossiers zèbres sont classés ensemble, on se demande en réunion en discutant d'un bilan si cette enfant est zébré ou non. Chez nous, les zèbres deviennent maintenant des Z et on écrit, par exemple, dans un compte rendu interne : Z++ quand on a posé ce diagnostic et que les caractéristiques du zèbre sont très présentes. Dans notre base de données administrative, le patient est coché Z selon le diagnostic, etc. Z comme Zèbre, comme de A jusqu'à Z, comme Zorro qui veut faire justice, toujours et partout, ou encore comme la liaison qui rappelle que ce sont des Z'émotifs, des Z'errants, des Z'insoumis, des Z'ermites, des Z'oubliés… À vous de continuer ! Vous voyez, un Z… peut en cacher un autre ! Ça leur va bien finalement, vous ne trouvez pas ?
Fin de citation
Autres significations possibles du terme "zèbre"
Polémique sur le forum Zebras Crossing
Une comparaison subjective des caractéristiques des membres de l'association Mensa, d'une part, et des membres du forum Zebras Crossing, d'autre part, a amené à constater que ces populations semblaient différentes, et à rechercher la cause possible de ces différences dans la manière dont sont sélectionnées les deux populations : les membres de Mensa sont sélectionnées par un test de QI démontrant que leur intelligence se situe dans les 2 % du haut de la courbe, et les membres de Zebras Crossing sont a priori les personnes qui se reconnaissent dans l'ouvrage Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué de Jeanne Siaud-Facchin.
L'analyse des critères de sélection et la comparaison des caractéristiques des deux populations a fait l'objet d'un post qui a été à l'origine d'une vive polémique sur le forum :
Les deux points de vue qui s'opposent sont :
- le terme « zèbre », tel que défini par Jeanne Siaud-Facchin, est strictement équivalent au terme « surdoué »
- l'ouvrage, qui est à l'origine du terme « zèbre », comporte probablement un biais de sélection1), qui fait que la population décrite est soit un sous-ensemble de la population des surdoués, soit une population différente, pouvant comporter des personnes surdouées et des personnes non surdouées.
À ce jour, les deux points de vue existent, et cette polémique est parfois qualifiée de point Godwin du forum. Il semble que cette polémique ait contribué au départ de plusieurs membres du forum.
Déclarations de Jeanne Siaud Facchin
Certaines déclarations2) de Jeanne Siaud Facchin ou des membres de l'équipe de Cogito'Z semblent indiquer que le résultat d'un test de QI n'est pas strictement « nécessaire et suffisant » pour poser un diagnostic de douance, donc de zébritude, et qu'un bilan psychologique3) est nécessaire pour poser un diagnostic de zébritude. Ceci impliquerait qu'avoir un QI élevé et être zèbre sont deux choses différentes.
Collectif ZebrasCrossing a dit4) : Y a t il une rupture nette aux environs d'un QI de 130 et dans ce premier cas, constate-t on d'autres seuils (145 ?), ou est-ce un changement continu, et dans ce second cas, sur quelle base est fixé le seuil ? Quid des régions du monde où le QI constant est différent ? Comment s'articule ce changement qualitatif à ce seuil là et les évolutions du QI à la hausse les années passées. Le seuil était-il différent?Audrey Platania, psychologue a répondu : Un QI n'est pas un diagnostic, il est un indice qui permet de comprendre. Le seuil est fixé selon des étalonnages prenant en compte l'age, le sexe la culture mais c'est une convergence d'indices cliniques qui permet de poser un diagnostic
DiDi67 a dit5) : Raymonde Hazan explique : être « surdoué » n’est nullement affaire de Q.I, contrairement à ce qu’on a supposé bien longtemps. Pas plus, du reste, que de grande précocité. Qu'en pensez-vous ? MerciJeanne Siaud-Facchin, psychologue a répondu : Je pense que si le QI n'est pas un diagnostic on ne peut l'exclure de ce diagnostic. Nous ne sommes pas dans le cadre de l'intuition psychologique mais d'un diagnostic. Et comme pour tout diagnostic il y a un tableau clinique complexe, dont le QI. Sinon c'est la porte ouverte à la sensibilité du psy.
miwa a dit6) : Jeanne Siaud-Facchin : Qu'entendez-vous par on peut être THQI et ne pas être surdoué (Trop intelligent pour être heureux, l'adulte surdoué) ?Jeanne Siaud-Facchin, psychologue a répondu : D'autres diagnostics peuvent relever d'un score élevé de QI dans un domaine sans pour autant que cela s'inscrive dans un diagnostic de surdoué. C'est une démarche clinique complexe pour poser un diagnostic et cela doit intégrer un grand nombres de facteurs
fournier a dit7) : un enfant peut-il etre surdoué s'il a un qi de 118, mais tous les troubles psychologiques d'un surdoué associés ???? (hyper-émotivité agressivité facilités)Coralie Laubry, psychologue a répondu : Le chiffre n'est qu'un indice qui peut être pénalisé par certains troubles présentés par l'enfant. Ce qui est important c'est le mode de fonctionnement de l'enfant, d'où la nécessité que le bilan soit pratiqué par un psychologue formé qui pourra clairement poser les choses.
Évolution possible du mot "zèbre"
Il semblerait qu'il y ait une évolution du sens du mot “zèbre”, depuis “zèbre = surdoué”, ce qui est le sens premier que lui a donné Jeanne Siaud Facchin dans son ouvrage Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué, vers “zèbre = personne qui se retrouve dans les caractéristiques décrites par l'ouvrage Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué”, voire “zèbre = personne diagnostiquée comme telle par Jeanne Siaud Facchin et son équipe à l'aide d'un bilan psychologique”.
Nous serions alors face à une pluralité de sens, une polysémie, certains sens ayant dérivés de la définition de départ et étant consacrés par l'usage. Les dictionnaires futurs indiqueront peut-être les différents sens du mot “zèbre”, et ajouteront le mot “zébritude” au vocabulaire, pour décrire la condition du zèbre.